Le Capitole de Washington, siège du Congrès américain, le 5 novembre 2025 ( AFP / Mandel NGAN )
La paralysie budgétaire aux Etats-Unis touche à sa fin mercredi avec l'adoption attendue d'une proposition de loi au Congrès, après six semaines de "shutdown" qui ont déréglé de nombreux pans de l'économie et laissent un goût amer à l'opposition démocrate.
Les élus de la Chambre des représentants ont commencé dans l'après-midi à débattre dans l'hémicycle de la proposition de loi budgétaire et un vote devrait avoir lieu après 19H00 (00H00 GMT jeudi) sur ce texte déjà approuvé par le Sénat.
Les républicains sont majoritaires à la chambre basse, et malgré l'opposition affichée du groupe démocrate, la proposition de loi devrait être adoptée.
Il ne resterait alors que la signature présidentielle pour lever le plus long "shutdown" du pays, entamé le 1er octobre.
"Nous estimons que le long cauchemar national sera fini ce soir", s'est réjoui le président républicain de la Chambre, Mike Johnson, estimant que ce blocage aura été "complètement et totalement stupide et inutile au bout du compte".
De son côté, Donald Trump "se réjouit de mettre fin à ce +shutdown+ dévastateur causé par les démocrates et nous espérons que cette signature aura lieu ce soir", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, lors d'une conférence de presse.
- "Capitulation" -
Après plus de 40 jours d'impasse budgétaire, une poignée de sénateurs démocrates avaient fini par rendre les armes lundi en approuvant avec leurs collègues républicains une nouvelle proposition de loi, qui étend le budget précédent jusqu'à fin janvier.
Le texte laisse en revanche dans le flou la prolongation de subventions pour "Obamacare", l'assurance santé de ménages aux revenus modestes, au grand dam de la base et de nombreux élus démocrates.
Parmi les seules concessions à l'opposition, le texte prévoit la réintégration des fonctionnaires licenciés depuis le début du "shutdown".
Le président américain Donald Trump donne un discours à l'occasion de la journée des anciens combattants, au cimetière national d'Arlington près de Washington, le 11 novembre 2025 ( AFP / Brendan SMIALOWSKI )
Il comprend également des fonds pour le programme d'aide alimentaire SNAP jusqu'en septembre, évitant ainsi que cette aide, dont bénéficient plus de 42 millions d'Américains, soit gelée en cas de nouvelle paralysie budgétaire fin janvier, comme ce fut le cas lors du blocage actuel.
En raison des règles du Sénat, huit voix de l'opposition étaient nécessaires pour adopter le texte. Et les huit en question se sont attiré les foudres de nombreux membres du camp démocrate, qui dénoncent de maigres concessions et de fausses promesses républicaines.
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, s'est ainsi lamenté sur X d'une "capitulation" et d'une "trahison" envers l'Amérique qui travaille.
De nombreux démocrates se sont aussi demandé pourquoi ces sénateurs ont cédé quelques jours seulement après de larges victoires de leur parti dans d'importantes élections à travers le pays, qui validaient selon eux leur stratégie au Congrès.
- "Des actes" -
Le chef de la minorité démocrate à la Chambre, Hakeem Jeffries, a pour sa part exhorté les républicains à tenir leur engagement d'organiser bientôt un vote au Congrès pour prolonger les subventions pour "Obamacare".
"Maintenant, il va falloir voir s'il y aura des actes ou si c'étaient seulement des mots", a-t-il déclaré sur CNN.
La question de ces subventions est au coeur du différend qui a mené au "shutdown". Sans leur prolongation, les coûts de l'assurance santé devraient plus que doubler en 2026 pour 24 millions d'Américains qui utilisent "Obamacare", selon KFF, cercle de réflexion spécialisé sur les questions de santé.
Le tarmac de l'aéroport LaGuardia à New York, le 10 novembre 2025 ( AFP / CHARLY TRIBALLEAU )
"La santé des gens à travers ce pays est sur le point de devenir inabordable (...) Et cela en Amérique, le pays le plus riche au monde dans l'Histoire!", a dénoncé mardi Hakeem Jeffries.
Depuis le 1er octobre, plus d'un million de fonctionnaires ne sont pas payés. Le versement de certaines aides est fortement perturbé, et des dizaines de milliers de vols ont été annulés ces derniers jours en raison de pénuries de contrôleurs aériens, dont certains choisissent de se faire porter pâle plutôt que de travailler sans salaire.

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